Présentation de Dame Mélody

   Nehuda O'Brian arrive tranquillement dans son bureau après s'être lever à six heures trente du matin dans son duplex, en se réveillant brusquement... Un réveil qui est devenu familier depuis plus de trois semaines maintenant avec des fourmis qui se grouillent aux pieds et aux mains pendant une dizaine de minutes accompagné d'un mal de crâne comme ce n'est pas permis. Pendant qu'elle allume son vieux ordinateur portable, elle va se préparer un café ainsi qu'un verre d'eau et un advil en guise de petit déjeuner. Bien que ça soit maigre et que ça ne remplit pas le ventre comme il se doit, cela devra aller pour le moment. En posant ses mains sur le plan de travail de la cuisine pendant que son café coule, elle se plonge dans ses pensées noires et le fameux cauchemar qui la poursuit depuis plus de trois semaines surgit de nouveau : un homme au visage défigurer par les flammes, yeux rouges, un rictus terrifiant, habillé en noir de la tête jusqu'aux pieds avec un chapeau qui tient un poignard dans sa main droite et se met à la poursuivre en lui répétant que son heure est arrivée... Cauchemar peu glamour en ce temps d'hiver qui règne depuis le début de décembre. Hâte que l'été pointe son nez avec la chaleur et de bronzer comme il se doit. En prenant sa tasse de bol, elle le remplit jusqu'au bout avec deux morceaux de sucre, elle avale cul sec l'advil en mettant le verre dans l’évier et va s’asseoir sur sa chaise devant son ordinateur portable avec sa tasse de café en mettant ses jambes contre elle. Jamais un seul instant Nehuda aurait penser en arriver là, arriver à un stade où elle se plonge dans la nostalgie sans arrêt, presque jusqu'au gouffre de la dépression qui l'attend de pied ferme, à rester enfermer chez elle tous les jours, sans voir personne... Mais elle n'a personne à qui se confier. Personne pour l'aider à remonter cette pente. Personne. Se sentir seule et isoler de tout. L'isolement... Bon à devenir dingue et à se faire enfermer dans une asile si ça continue comme ça. Au moins, elle a son ordinateur qui lui permet de rester encore un petit peu en contact avec le monde extérieur qui lui semble depuis quelques semaines étrange, jusqu'au point de ne plus rien connaître.